Le Chili va verser une pension aux enfants après un féminicide

Le Chili va verser une pension aux enfants après un féminicide

 

Un dispositif inédit a été voté au Chili pour permettre aux enfants qui ont perdu leur mère, assassinée par un homme, de percevoir une indemnisation mensuelle.

Ouest-France Inés ALMA, Publié le 21/04/2023  International

Le Chili reste à l’avant-garde de la lutte contre les violences faites aux femmes. L’État va désormais verser une pension aux enfants de femmes assassinées. Jusqu’à leurs 18 ans, ils pourront percevoir 160 000 pesos chiliens par mois, soit 180 €, environ un tiers du salaire moyen.

Le féminicide criminalisé en 2010

Le pays est pionnier en la matière. Dès 2010, le féminicide y a été criminalisé. Une nouvelle législation a élargi, en 2020, sa définition à tout meurtre de femme perpétré par un homme et motivé par la haine, la misogynie ou le mépris. Le Chili déplore encore chaque année une quarantaine de féminicides, pour une population de 20 millions d’habitants, selon le ministère de la Femme et de l’Égalité de genre. Depuis le début de l’année, il compte déjà dix féminicides et soixante-cinq tentatives.

Le texte a été définitivement adopté, mercredi 19 avril, à une large majorité par la chambre basse du Congrès (109 voix pour, treize abstentions sur 155 députés). Cette loi permet également de retirer l’autorité parentale aux auteurs du crime.

Quinze femmes au gouvernement

Malgré ces avancées, les progrès à effectuer restent nombreux dans ce pays catholique encore très conservateur. Le Chili a connu la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990), dont la Constitution de 1980 et de nombreuses lois sont toujours en vigueur. C’est le cas pour l’avortement, qui n’est autorisé qu’en cas de viol, de danger pour la mère ou de malformations du fœtus.

Mais le pays est en pleine mutation : une Assemblée constituante travaille depuis 2021 sur une nouvelle Constitution, portée par le président de gauche, Gabriel Boric, élu il y a deux ans. Il se dit  féministe  et l’a démontré en formant un gouvernement de quinze femmes et neuf hommes.

 

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