Lettre ouverte à l’Ambassadeur d’Irlande, Avortement, la loi doit être modifiée

Lettre ouverte à l’Ambassadeur d’Irlande, Avortement, la loi doit être modifiée

Lettre ouverte à l’Ambassadeur d’Irlande, Avortement, la loi doit être modifiée

Mardi 20 Novembre 2012

Suite au décès récent d’une femme en Irlande, causé par le refus de l’hôpital de pratiquer un avortement, un appel à mobilisation a été lancé par des associations Iralndaises.

Une lettre ouverte, à l’initiative du Planning Familial et signée par 27 organisations*, a été adressée à l’Ambassadeur d’Irlande à Paris, le mardi 20 novembre dans le cadre de la journée d’action européenne du 21 novembre pour demander un changement de législation sur l’avortement (autorisé pour l’instant uniquement en cas de risque grave pour la vie de la femme).

Ambassade d’Irlande

Paris, le 20 novembre 2012

Monsieur l’Ambassadeur,

Nous, organisations de la société civile, vous écrivons pour vous exprimer notre consternation à propos de la mort récente de Savita Halappanavar, suite au refus de l’hôpital universitaire de Galway de répondre à sa demande d’interruption de sa grossesse. Cette affaire tragique démontre une fois encore que l’interdiction de l’avortement en Irlande est non seulement une atteinte à l’autonomie des femmes, mais qu’elle conduit à des souffrances inacceptables et même à la mort.

La situation de Savita Halappanavar fournit la preuve la plus évidente que les lois qui n’autorisent l’avortement que pour sauver la vie d’une femme, telle que la loi irlandaise le prévoit, sont médicalement inefficaces et éthiquement inacceptables. Il existe de nombreuses situations cliniques dans lesquelles un risque grave pour la santé d’une femme enceinte peut devenir un risque pour sa vie. Retarder l’adoption de mesures d’urgence ne fait qu’augmenter ce risque. Les médecins devraient au minimum être habilités par la loi à intervenir pour des raisons de risque pour la vie et pour la santé de la femme.

Vous n’êtes pas sans savoir que la Cour Européenne des Droits de l’Homme, ainsi qu’un certain nombre d’organismes des Droits Humains des Nations Unies, ont appelé le gouvernement irlandais à mettre sa législation sur l’avortement en conformité avec les normes internationales des droits de l’Homme. Si ces appels avaient été entendus, le décès de Savita Halappanavar aurait pu être évité.

Avec la mort de Savita Halappanavar, l’Irlande rejoint les rangs des pays du monde où l’avortement est refusé aux femmes et conduit à leur mort.

Nous demandons instamment à votre gouvernement de prendre des mesures urgentes et décisives pour réformer la législation sur l’avortement, non seulement pour des raisons de santé publique mais aussi parce que l’avortement est un droit fondamental des femmes à disposer de leur corps.

Nous vous prions de recevoir, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de notre très haute considération.

Liste des organisations signataires :

Association Nationale des Sages-Femmes Orthogénistes (ANSFO) / Adh’Elles – Maison des associations/ Association nationale des études féministes (ANEF) / Association « Si les femmes comptaient » / Citoyennes Maintenant / Collectif des Associations pour le Droit à l’Avortement et la Contraception (CADAC) / Collectif National des Droits des Femmes (CNDF) / Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures » / Collectif Tenon / Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF) / Coordination liégeoise de la Marche Mondiale / Conseil National des Associations Familiales Laïques (CNAFAL) / Commission Droits des femmes/Féminisme du Parti communiste / Femmes Solidaires / Femmes libres – Radio Libertaire / Fédération des Centres de Planning Familial des Femmes Prévoyantes Socialistes / Le Planning Familial / Lesbiennes of Colors (LOCs) / Maison des Femmes de Montreuil / Marche Mondiale des Femmes – Section française / Mouvement Jeunes Femmes / Osez le Féminisme ! / Parti de Gauche / Réseau féministe Ruptures / Réseau « Encore féministes ! » / SOS Sexisme / Socialisme et Féminisme

* Ont rejoint les signataires depuis l’envoi : La Gauche Unitaire, ECVF et la FIDH

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