L’université est universelle, notre matière grise est de toutes les couleurs !

L’université est universelle, notre matière grise est de toutes les couleurs !

L’université est universelle : notre matière grise est de toutes les couleurs !

Ils sont étrangers, sont venus étudier en France, souvent avec talent, allaient créer leur entreprise, participer à la recherche française ou avaient une promesse d’embauche dans une entreprise française … et ne peuvent plus le faire. Ils rentreront chez eux, et il est peu probable que l’envie les reprenne un jour de venir voir en France s’il y fait bon vivre. La raison de ce divorce ? Une circulaire, publiée en mai dernier par notre ministre de l’Intérieur, Claude Guéant pour mettre en oeuvre la politique anti-immigration de Nicolas Sarkozy.

La circulaire du 31 mai 2011 rappelle explicitement que « le nombre d’étrangers entrant en France pour motif professionnel (…) doit diminuer ». Pour cela, il ne doit plus être accordé « aucune facilité particulière dans l’examen de la procédure de délivrance d’une autorisation de travail » aux étudiants étrangers. Il est donc plus difficile pour les étrangers ayant étudié en France d’obtenir après leurs études une autorisation de travail. Il sera aussi plus difficile de venir étudier en France, et déjà des doctorants se voient refuser le renouvellement de leurs titres de séjour. Le message de la circulaire est clair : étranger, ne viens pas étudier chez nous, et n’espère pas trouver un emploi au terme de tes études. Employeur français, tu n’embaucheras pas d’étranger. Peuple de France, tes dirigeants veillent sur tes emplois ! Préférence nationale ! La France aux Français !

Nous protestons de toutes nos forces, avec le Collectif du 31 mai, pour le retrait de cette circulaire. Il est temps de rappeler que l’idée qu’elle véhicule est aussi mensongère que dangereuse. Dire que l’embauche d’un étranger prend l’emploi d’un citoyen français, c’est faux ! C’est un mensonge éhonté ! Un diplômé étranger travaillant en France, c’est quelqu’un qui paye ses impôts en France, qui consomme en France, qui achète en France, qui soutient l’emploi et la consommation en France. S’il devient chef d’entreprise, c’est quelqu’un qui embauche en France. S’il retourne dans son pays, c’est quelqu’un qui sait que la France est ouverte sur le monde et développe avec la France les échanges, le commerce. La France gagne à recevoir des étudiants étrangers. Les étudiants étrangers ne sont pas une menace pour la France, ils sont une chance. Les universités le savent très bien : la France doit recevoir plus d’étudiants étrangers. C’est aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, en Australie et maintenant même en Chine, que les étudiants étrangers apportent leur créativité, leur savoir-faire, leur énergie, leurs découvertes et leurs dépôts de brevets.

Nous demandons l’abrogation de la circulaire Guéant, moralement méprisable, économiquement suicidaire. Nous appelons les chefs d’entreprise comme les universitaires à soutenir publiquement cette demande. Nous prenons l’engagement de soutenir les actions du collectif du 31 mai dans son combat contre des mesures dont l’absurdité le dispute à l’indignité, et de parrainer les diplômés étrangers en les aidant concrètement dans leurs démarches dans les préfectures, à les protéger, à faire tout ce qui est en notre possibilité pour qu’ils puissent rester dans notre pays et lui apporter leur richesse, car la matière grise est de toutes les couleurs.

Signer l’appel

Parmi les premiers signataires :

Philippe Aghion, professeur d’économie à Harvard

Jacques Attali, économiste, président de Planète Finance

Philippe Askenazy, économiste, directeur de recherche au CNRS

Olivier Barrot, journaliste

Christian Baudelot, sociologue

Michel Bauer, économiste et sociologue

Stéphane Beaud, sociologue

Vincent Berger, président de l’université Denis-Diderot

Pierre Blamont, ancien directeur d’Edufrance

Jean-Mathieu Boris, ancien Français Libre

Carole Bouquet, comédienne

Jerome Bourdon, professeur en sociologie des medias, université de Tel Aviv

William Bourdon, avocat

Hervé Bourges, journaliste

Leonello Brandolini, éditeur

Frédérique Bredin, présidente de société de production audiovisuelle

Geneviève Brisac, écrivain

Michel Broué, mathématicien, Institut Universitaire de France

Patrice Brun, président de l’université Bordeaux 3

Edouard Brézin, physicien

André Burguière, historien

Michel Cantal-Dupart, urbaniste, architecte

Jacqueline Chabridon, professionnelle de la communication

Christophe Charle, historien, président de l’ARESER

Catherine Clément, philosophe et romancière

Teresa Cremisi, éditrice

Monique Dental, Animatrice du Réseau Féministe « Ruptures »

Nathalie Duhamel,ancienne secrétaire générale de la commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS)

Jean-Paul Enthoven, éditeur et journaliste

Roger Establet, sociologue

Bernard Faivre d’Arcier, ancien président du Festival d’Avignon

Albert Fert, prix Nobel de Physique

Muriel Flis-Treves, psychiatre, psychanalyste

Marc Fontecave, chimiste, professeur au Collège de France

Lea Forestier, avocate

Caroline Fourest, rédactrice en chef de la revue Prochoix

Dan Franck, écrivain

Erhard Friedberg, directeur du Master of Public Affairs à Sciences Po

René Frydman, professeur de médecine

Isabelle Giordano, journaliste

Romain Goupil, cinéaste

Dominique Goutard, présidente de Vocatif

André Grimaldi, professeur de médecine

Roland Gori, psychanalyste, professeur émérite de psychopathologie

Tiennot Grumbach, avocat, ancien bâtonnier

Guillaume Hannezo, associé gérant, Rotschild

Henri Helman, réalisateur

Françoise Héritier, anthropologue, professeure au Collège de France

Stéphane Hessel, diplomate, écrivain et poète

Laurent Heynemann, réalisateur

Caroline Huppert, réalisatrice

Yves Jeuland, réalisateur

Jean Jouzel, climatologue

Axel Kahn, président de l’université René Descartes

Anne de Kervasdoué, gynécologue, auteur d’essais sur la santé des femmes

Jean de Kervasdoué, professeur titulaire de chaire au CNAM, directeur de l’école Pasteur/CNAM de santé publique

David Kessler, directeur général des InrocKuptibles

David Klatzmann, professeur à l’UPMC

Anne Lauvergeon, présidente du conseil de surveillance de Libération

Philippe Lemoine, coprésident du Groupe Galeries Lafayette et président de LASER

Pierre Lescure, journaliste

Olivier Lyon-Caen, professeur à l’Université Paris VI et chef du service de neurologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière

Edgar Morin, sociologue et philosophe

Michele Manceaux, écrivain, journaliste

Tonie Marschall, productrice réalisatrice

Marie Masmonteil, productrice

Jean-Pierre Mignard, avocat

Radu Mihaileanu, cinéaste

Dominique Miller, psychanalyste

Jacques-Alain Miller, philosophe et psychanalyste français

Serge Moati, réalisateur, producteur

Bertrand Monthubert, mathématicien, secrétaire national du PS à l’enseignement supérieur et à la recherche

Pap N’Diaye, historien, EHESS

Mathilde Nobecourt, éditrice

Olivier Pastré, économiste, professeur à Paris 8

Christine Petit, biologiste, professeure au Collège de France

Thomas Piketty, directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’Ecole d’économie de Paris

Pierre Rosanvallon, professeur au College de France

Jean Luc Romero, président d’ELCS, de l’ADMD et du CRIPS-ile de france

Jean-Christophe Rufin, écrivain

Christine Sautter, productrice

Marie Laure Sauty de Chalon, présidente directrice générale de aufeminin.com

Kristin Scott Thomas, actrice

Fabienne Servan-Schreiber, productrice

Jean Louis Servan-Schreiber, président France de Human Rights Watch

Perla Servan-Schreiber, directrice du magazine « CLES »

Alain Sussfeld, directeur général d’UGC

Daniel Soulez-Lariviere, avocat

Amanda Sthers, écrivain

Anne-Claire Taittinger, présidente, SAS Le Riffray

Irene Théry, directrice d’études à l’EHESS

Lilian Thuram, ancien footballeur international

Alain Touraine, sociologue

Makhi Xenakis, artiste plasticienne

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