8ème Rencontre internationale de la Marche Mondiale des Femmes Philippines du 19 au 25 novembre 2011

8ème Rencontre internationale de la Marche Mondiale des Femmes Philippines du 19 au 25 novembre 2011

Coordination Française de la Marche Mondiale des Femmes

8ème Rencontre internationale de la Marche Mondiale des Femmes

Philippines du 19 au 25 novembre 2011

Carnet de Bord de Frédérique, l’une des trois déléguées MMF France (extrait)

Dimanche 20 novembre 2011, 2h du matin à Manille, 1er jour

Manille est une très grande ville bruyante et très polluée. Une ballade sans grand intérêt si ce n’est d’avoir passé un peu de temps avec Adèle et d’avoir parlé du Congo… Il semblerait que la participation soit moins importante que les fois dernières : les Philippines, c’est tout de même loin, et certains pays n’ont pas pu venir faute de moyens ou d’autorisation de quitter leur territoire.

Sont présentes les délégations (plus ou moins importantes) de : Belgique – Brésil – Canada – Chili – Cuba – RDC – Galice – Allemagne – Haïti – Hollande – Indonésie – Japon – Kenya – Corée – Macédoine – Mali – Mozambique – Nouvelle Calédonie – Pakistan – Palestine – Philippines – Portugal – Québec – Espagne – Afrique du sud – Suisse – Turquie – Tunisie – Uruguay – USA – Sahara occidental – Zimbabwe et France ! Nous sommes 80 femmes déléguées et traductrices, si mon compte est bon. Ce soir, nous avons eu un diner de bienvenue avec intervention « institutionnelle » et une présentation des mouvements féministes de Philippines qui luttent pour les droits des femmes, avec également une présentation de Jean Enriquez, coordinatrice ici et membre du CI.

La situation aux Philippines est difficile, avec 1 % de la population qui détient 30 % du revenu national, et donc de grandes inégalités. Un pays sous politique néolibérale pro-américaine, avec un chômage important et des emplois sous-payés et précaires. Et, bien sûr, là encore, les femmes sont les premières victimes. Le fort lobby de l’église catholique n’arrange rien qui s’oppose au passage de la loi sur la contraception, l’avortement et où le divorce n’est pas autorisé ! Bref, fait pas bon être femme aux Philippines !!

Lundi 21 novembre 2011 – 22h à Manille – 2ème Jour

Ça y est, c’est parti pour cette 8ème Rencontre internationale. La réunion se tient dans une salle grande et ensoleillée, plutôt agréable si ce n’est la chaleur. La Coordination Philippines a fait un drapeau pour chaque pays et nous sommes entrées en chantant dans la salle, avec la joie d’être toutes ensemble. D’abord, une cérémonie musicale d’ouverture avec un groupe de musicien-es : musique, chansons et danses traditionnelles, avec des thèmes tels que : liberté, justice et paix ; justice et égalité pour les femmes… Nous avons chanté, dansé et beaucoup applaudit… Cette diversité que nous représentons, de couleurs, d’idées, d’énergie, augure une réunion joyeuse mais aussi studieuse et force de propositions et de construction. Bref, une cérémonie d’ouverture réussie !!

La matinée a commencé avec une présentation par Jean de la Coordination nationale, de la Coalition des femmes rurales et des allié-es des Philippines. Elle a rappelé l’importance de la présence de la Marche Mondiale des Femmes pour cette 8ème Rencontre face aux difficultés des femmes d’ici, face à la puissance d’un gouvernement ultra-libéral, à la présence accrue des Etats-Unis, aux défis climatiques cf les catastrophes qu’a subi ce pays ces dernières années. Une rencontre, souligne Jean, placé sous le souhait de la paix, la liberté et la justice partout dans le monde.

Ce fut ensuite le tour de Myriam du Secrétariat International. Elle a réaffirmé la position de la Marche Mondiale des Femmes face aux crises, quelles soient financières, sociales, climatiques ou alimentaires.

La crise est subi depuis des années par de nombreuses populations, et en particulier par les femmes, une crise beaucoup plus profonde que ce que certain-es affirment. Le capitalisme est sujet à des crises cycliques, c’est un système qui se nourrit de ses crises. La Marche Mondiale des Femmes doit construire des alternatives et être force de propositions et de recomposition.

Les constats sont lourds. Par exemple, on achète le droit de polluer avec la taxe carbone ; le traité de libre échange qui ne fait qu’augmenter la privatisation des services publics, de la nature ; l’accaparement des terres, des territoires ; le saccage de la vie et de la biodiversité ; le commerce des armes…. Toutes les politiques sont au service du capital !! La Marche doit lutter contre la militarisation, se solidariser encore et toujours avec les femmes qui résistent ; elle doit continuer ses luttes et revendications à travers les quatre thèmes et champs d’action. La vision féministe doit s’articuler dans tous les domaines et sans prioriser ou hiérarchiser nos luttes. La MMF doit continuer à créer et faire des alliances avec les mouvements sociaux.

Les femmes de façon collective peuvent changer le monde ! Cette rencontre va être l’occasion de construire ensemble de la stratégie, des alliances pour changer ce monde !

Après cette ouverture, nous avons fait une présentation de l’ensemble des délégations avec une chanson qui nous a permis de nous présenter dans une ambiance festive et plutôt drôle… (je ne me savais pas aussi mauvaise chanteuse, mais je n’ai jamais réussi à être dans l’air…) Après la pause repas, nous avons validé l’ordre du jour. Puis projection du film de la Marche sur l’Afrique et des différentes actions réalisées sur ce continent (super film, on en ramène un exemplaire..), et du film international (itou, on va l’avoir…YES !!).

Nous avons ensuite constitué des petits groupes : 15 mn pour répondre en une phrase à la question : Pour la MMF, dans votre pays, territoire, quelles sont les leçons tirées, les défis relevés et les gains obtenus ces dernières années. Par ces dernières années, s’entendait depuis 2008, date de la dernière réunion internationale de Vigo. Ce qui est ressorti dans l’ensemble des groupes est que la Marche s’était renforcée dans les différents pays, était une organisation féministe avec une dimension internationale où les femmes de cultures, de régions, de milieux sociaux différents se retrouvaient.

La Marche doit continuer à développer les alliances, à se renforcer, à faire de l’éducation populaire pour toucher plus de jeunes, de citoyennes, à s’ouvrir vers une plus large mixité, à continuer d’aider les pays qui subissent des catastrophes naturelles, des guerres, à lutter pour l’IVG… Nous avons eu de nombreux témoignages, prises de parole de femmes des différents pays présents sur cette question, sur les bilans que l’on pouvait faire depuis 2008.

Cette première journée nous a permis de faire connaissance, de faire un tour de table sur la situation et les chemins parcourus depuis 2008. Et un grand bravo pour les Philippines qui ont fait un super boulot,

Du côté des philippines – Mardi 22 novembre 2011, 23h à Manille – 3ème jour

Hier, nous avions parlé du passé, aujourd’hui de l’avenir. Nous avons fait trois groupes de travail : anglais, espagnol et français. Le groupe francophone était important, dans la Marche les pays francophones sont majoritaires. Nous étions des déléguées de Nouvelle Calédonie, Mali, Belgique, Québec, Suisse, Burkina Faso, RDC, Vanuatu, Haïti, Tunisie, Macédoine, Canada et France. Pour initier ce groupe de travail, qui a duré toute la matinée, nous avions trois questions :

– Comment voit-on la Marche comme mouvement incontournable en 2015 ?

– Quels défis devant nous pour y arriver ?

– Quelles stratégies pour faire ce chemin ? Quelles actions concrètes doit-on mener en 2012 et 2013.

J’ai participé à ce dernier atelier tandis que Clara est allée à celui des pays anglophones. Il était vraiment très intéressant car nous sommes de cultures, de lieux géographiques très différents et nous avons appris beaucoup les unes des autres et réussi à trouver des réponses communes à ces questions. Les débats étaient riches et parfois il était difficile de faire une synthèse : je m’étais proposée pour être rapporteuse de ce groupe et j’avoue que l’exercice s’est révélé plus difficile que je l’avais imaginé. Ce que nous voulons pour 2015, c’est que la MMF soit un mouvement plus large, tant en terme du nombre de femmes qu’en terme de diversité de ces femmes, et que les pays où la MMF n’existe pas= encore le deviennent.

Pour cela :

– Nous devons chacune dans nos pays, territoire, aller à la rencontre des femmes de la base ;

– construire des outils abordables et compréhensibles pour toutes pour pouvoir promouvoir la

MMF et le féminisme ;

– montrer qu’à la MMF, chaque femme peut trouver sa place et avoir un espace de parole ;

– travailler à une meilleure mutualisation des outils, actions, idées et moyens financiers.

Donc :

– Nous devons être présentes dans les mobilisations en cours et à venir des mouvements sociaux, nous devons nous associer et amener le féminisme dans ces luttes ;

– constituer une commission qui travaillera sur de nouveaux moyens de financement qui seront une alternative aux financements actuels : nous auto-financer ;

– Nous devons dès maintenant construire des actions et ne pas attendre 2015 ;

– Nous proposons de travailler par groupe uni-langue pour un travail plus facile et efficace. Plusieurs propositions se sont dégagées de constituer des groupes uni-langue francophone sur :

– Une action contre les Nations Unis et les dégâts que leur présence occasionne sur les territoires ;

– Une action contre les politiques d’austérité et la pauvreté ;

– Une action contre les compagnies minières canadiennes ;

– Une action dans l’esprit de la diversité sur la question des lesbiennes. Nous proposons de rapidement démarrer, avec un groupe de travail, une campagne sur le droit des femmes à disposer de leurs corps : sexualité, avortement, contraception, prostitution, viol…

De retour en plénière en début d’après midi, chaque groupe a rapporté son travail et une synthèse a été faite. Les retours des groupes sont très similaires et deux propositions d’action pour les deux années à venir sont :

• 24 heures d’action pour la paix ;

• Droit des femmes à disposer de leurs corps.

Il y a également des actions de prévu sur les territoires et Alessandra doit nous faire parvenir un agenda de toutes les actions dans le monde.

Une journée qui s’est terminé avec la projection du film réalisé sur la marche au Brésil,

Du côté des philippines, Mercredi 23 novembre 2011, Manille 23h – 4ème jour

Une journée très longue où nous avons travaillé sur la relecture des statuts de la MMF et les amendements. Tout d’abord, Myriam nous a relaté les étapes de nos statuts. En 1998, c’est à Montréal, au Québec, lors de la première rencontre internationale qu’ont été définies les 1ères règles de fonctionnement de la Marche. Règles établies avec l’objectif majeur de la démocratie dans ce mouvement, et du respect des engagements collectifs comme individuels. Ces statuts sont rediscutés si nécessaires lors des rencontres internationales. Nous avons essayé de proposer des modifications qui correspondaient à notre travail lors de la dernière Coordination nationale, bien que nous n’ayons pas vraiment eu le temps de débattre sur ce sujet. Seulement quelques points importants qui ont été bien débattus :

– Un débat sur la question des partis politiques : dans le préambule, il est écrit que les gouvernements et les institutions gouvernementales ne peuvent être membres de la Marche Mondiale des Femmes. Une proposition d’amendement était de rajouter les partis politiques. Nous avons défendu l’idée que les partis politiques pouvaient être des alliés dans certains pays, tout en reconnaissant que cela peut être plus délicat pour d’autres territoires. En revanche, nous avons argumenté sur le fait qu’il ne fallait pas que les partis politiques puissent être à la présidence des CNs, ni les décideurs. Cette discussion a été longue mais, finalement, la proposition a été rejetée…

– Dans les objectifs, nous avons proposé une modification : que l’on inscrive toutes les formes de violence faîtes aux femmes et non de LA violence. Cet amendement a été accepté ;

– Toujours dans les objectifs, à la « lutte pour une autogestion de nos ressources », nous avons demandé qu’apparaisse aussi la souveraineté alimentaire et cela a aussi été accepté ;

– Sur les modalités de re-discussion des statuts, a été ajouté l’amendement qui dit que cette rediscutions est possible à la demande d’au moins trois CNs ou d’une région.

Groupe Lesbiennes

A la pause du déjeuner, un petit groupe s’est réuni pour parler de relancer le groupe de travail sur les lesbiennes et leur inclusion dans la Marche Mondiale des Femmes. J’ai participé à cette réunion avec Michèle de Suisse, Célia du Brésil, deux copines du Japon et une copine de l’Allemagne. Michèle nous a expliqué la construction et le pourquoi de la constitution de ce groupe, et le travail qui avait été fait à l’époque. Ce groupe ne fonctionne plus depuis quelques temps et c’est un souhait de nombreuses copines de le redémarrer. Nous avons d’abord échangé entre nous sur la question des lesbiennes dans nos différents pays et territoires, ce qui était très intéressant, puis nous avons essayé de voir ce que nous pouvions envisager de faire :

– Sur les deux thèmes d’actions proposées, pourquoi ne pas faire une focale sur le droit des lesbiennes à disposer de leurs corps, mais sans pour autant réduire les lesbiennes à une orientation sexuelle. ;

– Nous pourrions parler des viols punitifs par exemple. Mais, pour le moment, il faudrait que ce groupe se constitue, s’organise et travaille à des propositions. Nous n’avons pas pu aller plus loin dans cet échange car la pause de déjeuner est courte et il a fallu retourner sur les statuts…

La journée s’est terminée avec une présentation du mouvement féministe aux Philippines, avec une pièce de théâtre, des jeux de scène avec un commentaire sur l’histoire des femmes aux Philippines en retraçant les luttes contre le colonialisme des Etats Unis, puis l’occupation et la guerre avec le Japon. C’était très intéressant et très vivant. Cette « représentation a été faite par différentes associations féministes philippines qui ont ensuite pu répondre à des questions.

Le « SO SO SO SOLIDARITE AVEC LES FEMMES DU MONDE ENTIER » a résonné dans la salle pour conclure cette journée !

Jeudi 24 novembre 2011, 21h à Manille – 5ème jour

Dernier jour de travail avant la manif ! Le matin, Myriam nous a présenté le rapport financier et le budget prévisionnel 2011-2012. En tout cas, le constat est là, les ressources prévues pour le moment ne seront pas suffisantes pour 2012.

Débat : Certaines ont rappelé l’importance de la contribution des CNs ; nous avons proposé de travailler à la mutualisation des moyens, notamment par le biais de la vente de matériel promotionnel ; de travailler à trouver des produits que nous réaliserions à plus grande échelle afin de les diffuser dans les pays et territoires et qu’une quote part soit versée dans une « cagnotte ». Ensuite, nous avons eu plusieurs interventions de groupes, associations et organisations partenaires de la Marche :

-> Le CADTM ; Via Campésina ; Les Amies de la terre ; Grassroots Global Justice Alliance (états unis) : qui lutte contre l’impérialisme américain ; Trade Union Movement Philippines : un syndicat philippin qui fait partie de la CSI. L’intervenante siège au sein du comité des femmes au CSI ; World RainforestMmovement : mouvement de défense de la forêt tropical et de lutte contre la déforestation et la privatisation des terres ; Réseau Mondial des Femmes pour les droits reproductifs ; Rebelles ; La coalition des Femmes de l’Afrique de l’Ouest : Mali, Burkina Faso, Sénégal, Niger et Guinée ; Focus on the Global South : mouvement essentiellement présent en Asie contre la mondialisation et les

Multinationales ; Oxfam.

Ce sont toutes des associations, mouvement et organisations qui travaillent en collaboration avec la MMF. Certaines sont des soutiens financiers. Toutes ont des luttes avec une focale féministe et nous avons des actions communes avec elles.

L’après-midi, nous nous sommes retrouvées en groupes de travail par Région du monde.

En Europe, nous devions finaliser les processus de vote et élire nos deux déléguées et notre suppléante pour le Comité International. Un vote a eu lieu et Judite (7 voix) du Portugal et Yldiz (5 voix) de Turquie ont été élues titulaires. Natasha (4 voix) suppléante.

Ensuite, nous sommes revenues en plénière où chaque Région a rapporté les grandes lignes de sa réunion.

Alors, les décisions : En 2013, la rencontre internationale, 9ème, aura lieu au Brésil !!!

Vendredi 25 novembre 2011, Manilles – 6ème et dernier jour

Une manif d’un millier de personnes avec, en tête de cortège, la MMF des Philippines accompagnée des 80 déléguées et alliées venues des 5 continents.

De nombreuses autres organisations nous attendaient et ont suivi le cortège en partageant avec nous les différents

slogans de la MMF. Des slogans dans toutes les langues :

– L’éternel et incontournable SO SO SO, Solidarité avec les femmes du monde entier !

– On n’est pas des marchandises !

– Les femmes dans la rue pas dans la cuisine !

– Nous sommes des femmes en luttes, contre le capitalisme

– Je refuse et je résiste, contre le patriarcat je résiste et je me bats !

– Les droits reproductifs sont nos droits, personne, ni les hommes, ni l’État, ni l’église, ne peuvent décider pour nous !

– Les droits reproductifs doivent passer maintenant !

Des slogans exprimant notre lutte féministe contre la marchandisation du corps des femmes, pour notre autonomie, notre liberté, contre l’impérialisme américain, l’armement, la militarisation et l’occupation, pour le droit à l’avortement, à la contraception…

Une manifestation festive, animée et revendicative avec une forte énergie.

La chaleur et l’extrême pollution n’ont pas arrêté ces femmes et ces quelques hommes dans leur détermination à crier et chanter toutes et tous ensemble contre toutes les violences et injustices que subissent les femmes à travers le monde

L’arrivée de la manif a été l’occasion de prises de paroles multiples de femmes venues des 5 continents avec des interventions fortes et sans concession qui n’ont fait que nous redonné l’énergie et la détermination dans nos luttes futures !

L’après-midi à 16h30, un débat public était organisé autour des 4 thèmes de la MMF avec des interventions faîtes par des copines de la MMF et de femmes d’organisations et associations féministes des Philippines. Environ 200 personnes ont assisté à cette rencontre qui a été l’occasion d’entendre des témoignages de femmes philippines très forts sur la prostitution et l’impérialisme américain avec ses forces armées d’occupation qui engendrent de nombreuses violences à l’égard des femmes.

Nous nous sommes ensuite, femmes de la MMF, retrouvées pour une soirée culturelle, l’occasion de clôturer cette 8ème rencontre internationale en musique, danse et rires.

Voilà, c’est fini !! Le rendez-vous est pris pour 2013 au Brésil. En attendant, nous allons continuer notre combat pour un monde plus juste.

Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche !!!

1er décembre 2011.

Coordination Française Marche Mondiale des Femmes, 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris ;

Tel : 01 44 62 12 04 ou 06 80 63 95 25, mail : marchfem@rezisti.org ; site : http.www.mmf-France.fr

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