Marchons contre les inégalités au travail !

Marchons contre les inégalités au travail !

JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE POUR LES DROITS DES FEMMES :

Marchons contre les inégalités au travail !

Samedi 8 mars – 14h30 – Place de la République

https://marchemondialedesfemmes2015.wordpress.com/2015

Trop d’inégalités existent encore au travail entre les femmes et les hommes : salaires, précarité, temps partiel, plafond de verre, manque de reconnaissance et qualification des postes occupés par les femmes, la pénibilité et les mauvaises conditions de travail spécifiques ne sont pas prises en compte… Des lois existent, mais elles ne suffisent pas, les moyens pour imposer des mesures aux entreprises et administrations étant largement insuffisants… Le gouvernement actuel, prétendant agir pour l’égalité, devait poser des lunettes genrées aux lois qu’il propose… Non seulement il les a perdu depuis longtemps, mais il travaille à les accentuer : la loi Macron est là pour nous le démontrer !

Nos dimanches, nos soirées et nos nuits sont à nous !

La loi dite « Macron », du ministre de l’économie, est nommée : loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques. Une loi fourre tout, mais qui ne permet en rien l’égalité économique qu’elle prétend viser. Elle vise à travailler plus le dimanche, elle invente une nouvelle notion (le travail de soirée remplace le travail de nuit de 21h à 24h). Or, qui travaille le plus le dimanche ? Quel impact a le travail de nuit et sur qui ?

· Un-e salarié-e sur huit travaille déjà régulièrement le dimanche (données 2011), notamment dans les commerces, l’hôtellerie et la restauration, ainsi que dans les services publics (hôpitaux, police et gendarmerie…)

· Les femmes représentent 56 % des salarié-es qui travaillent le dimanche alors qu’elles constituent 49,6 % des salarié-es.

· Plus de la moitié des femmes sont employées dans les services à domicile et 37 % des employées du commerce sont en temps partiel. Une grande partie des travailleurs pauvres sont en réalité des femmes en temps partiel. (Source : Synthèse inégalité hommes/femmes ©Compas mars 2013)

· Le travail du dimanche est de plus en plus répandu pour les jeunes femmes habitant en Zones Urbaines Sensibles (Zus). Parmi les femmes de 15 à 29 ans en Zus, plus d’1 sur 5 travaillait de manière régulière le dimanche en 2012, alors qu’elles n’étaient que 17% en 2009 (Enquête Emploi en continu 2009 et 2012, INSEE, in Onzus infos de mars 2014).

· La part des salarié-es qui estiment que leurs horaires de travail s’accordent très bien avec leurs engagements sociaux et familiaux hors du travail est passée de 41 % à 31 % entre 2000 et 2010 (enquêtes Eurofound, citées par le Crédoc).

· 15 % des salarié-es sont concernés par le travail de nuit, selon le ministère du Travail (données 2013). Alterner un rythme de nuit et un rythme de jour, notamment durant les congés, est contraire aux rythmes biologiques.

Depuis des années, de nombreuses études scientifiques ont démontré le lien direct du travail de nuit avec des atteintes graves à la santé des salarié-es, notamment pour les femmes une recrudescence des cancers du sein. Les travailleuses du commerce sont déjà les championnes des troubles musculo-squelettiques (TMS), qui regroupent les maux de dos, les tendinites, etc. Leurs conditions de travail sont difficiles : une polyvalence de plus en plus grande des tâches, le port de charges, la station debout prolongée, le bruit et les lumières vives en permanence, le stress… Travailler jusque tard en soirée entraine du stress supplémentaire. Se coucher tard a des incidences sur l’alimentation, le sommeil, etc. La prise en compte et/ou reconnaissance de la maladie professionnelle est aussi souvent plus complexe ou carrément impossible pour les femmes (étude ETUI 2012). Et si les femmes ont une espérance de vie plus longue, elle est en mauvaise santé !

Le développement d’activités économiques le dimanche, en particulier l’ouverture des commerces, constitue un choix de société. Soit l’on souhaite flexibiliser les temps de la vie, avec des activités plus tardives, indifférenciées selon les jours, soit l’on considère qu’il faut maintenir des espaces où l’activité économique, notamment de consommation, est mise de côté.

Cette loi s’attaque donc bien autant à la vie personnelle et à la santé au travail des salarié-es. Le développement du travail du dimanche doit nécessairement intégrer la dimension sexuée, et les questions qu’elle soulève en matière d’articulation des temps de vie professionnelle, vie familiale et vie sociale.

La précarité étant plus forte chez les femmes, notamment celles qui vivent en Zus, comment penser qu’elles seront « libres » de choisir de travailler le dimanche ? Toutes ces salariées connaissent déjà les contrats précaires, les temps partiels imposés et les bas salaires. La loi Macron, qui prétend insidieusement leur permettre de gagner plus grâce aux dimanches et aux nocturnes, va en fait les précariser encore davantage, et mettre en jeu leur santé, leur vie familiale, notamment sur l’organisation de la garde et de l’éducation des enfants… Car quelle garde d’enfant le dimanche pour toutes ces femmes qui élèvent seules leur enfant, sachant qu’elles représentent près d’un quart des ménages dans les Zus ? Quels transports adaptés à ces nouveaux horaires, sachant qu’en soirée comme le dimanche la fréquence des transports publics est plus faible ?

Cette loi vise tout simplement à banaliser pour tout le monde le travail le dimanche à plus ou moins court terme… Elle a choisi la mainmise économique plutôt que le progrès social.

La diminution du temps de travail est une conquête sociale, non seulement parce qu’elle permet de consacrer du temps à autre chose que le travail, mais aussi parce qu’elle joue sur la part économique du travail, et qu’elle influence les niveaux de vie… Les écarts de rythme de temps sont évidemment des signes d’inégalités : le temps pour soi qui manque aux femmes, sujettes à l’exploitation domestique…

Pour toutes ces raisons, la loi Macron doit être abandonnée !

LE DIMANCHE 8 MARS :

SOYONS TOUTES ET TOUS DANS LA RUE POUR RÉCLAMER SON ABANDON

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