Femme lapidée à mort: le Pakistan est sous le choc / En Inde, deux jeunes filles retrouvées pendues après avoir été violées

Femme lapidée à mort: le Pakistan est sous le choc / En Inde, deux jeunes filles retrouvées pendues après avoir été violées

Femme lapidée à mort: le Pakistan est sous le choc

Le meurtre, par lapidation, de la jeune Farzana, enceinte de trois mois, par sa propre famille, a choqué le Pakistan et la communauté internationale. _ Quatre hommes ont été arrêtés vendredi.

http://www.bfmtv.com/international/pakistan-indignation-apres-lapidation-a-mort-dune-femme-enceinte-784165.html

L’affaire provoque une vague de soulèvement au Pakistan. Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a exigé, jeudi, des mesures urgentes dans l’affaire de la femme enceinte lapidée à mort par sa famille. Deux jours après les faits, son mari a admis avoir tué sa première épouse, donnant à ce drame une tournure shakespearienne.

Puis c’est au tour de la police pakistanaise d’annoncer vendredi l’arrestation de quatre hommes pour le meurtre de la jeune femme.

Farzana Parveen, 25 ans, avait été battue à mort mardi à coups de briques par une trentaine de membres de sa propre famille devant un tribunal dans le centre de Lahore, ville de plus de dix millions d’habitants dans la province centrale du Pendjab.

La police n’est pas intervenue

Le crime de cette jeune femme: s’être mariée par amour sans l’assentiment de sa famille, dans un pays où les unions demeurent le plus souvent arrangées. La police a arrêté le père de Farzana, mais le reste de la famille est encore en liberté. Le Premier ministre a demandé jeudi aux autorités de la province du Pendjab de “prendre des mesures immédiates” concernant ce crime “totalement inacceptable” survenu “devant la police”.

Au Pakistan, des lois en vigueur depuis le début des années 2000 interdisent les mariages forcés et pénalisent les crimes d’honneur, mais se heurtent à des coutumes ancestrales ou à une interprétation rigoriste de l’islam. Mais la police refuse le plus souvent d’intervenir dans ces affaires familiales. Et des associations locales dénoncent des dispositions de la loi permettant à des meurtriers d’échapper à la justice s’ils paient la “diya”, le “prix du sang”.

Le mari de la victime avait tué sa première épouse

Dans un rebondissement aussi inattendu que macabre, le veuf de Farzana, Mohammad Iqbal, un fermier de 45 ans, a avoué jeudi avoir tué sa première épouse, mais avoir justement échappé à la justice en échange du prix du sang. “J’étais amoureux de Farzana et c’est à cause de cet amour que j’ai tué ma première femme… par strangulation”, a-t-il déclaré dans un entretien téléphonique.

Le fils du couple avait à l’époque porté plainte contre son père, mais lui avait ensuite pardonné après le versement du “prix du sang”.

En liberté, le meurtrier a convaincu Farzana de l’épouser mais après un accord initial, la famille de la jeune femme a exigé le versement d’une dot plus généreuse, ce que Mohammad Iqbal a refusé, selon ce dernier. Le couple s’est marié malgré le refus de la famille de Farzana qui s’est sentie “déshonorée” par la jeune femme, et non le mari qui se dit désormais victime de “menaces de mort”.

Indignation de la communauté internationale

Au Pakistan, près de 1.000 femmes ou adolescentes ont été tuées l’an dernier pour avoir “déshonoré” leur famille, selon la Commission nationale des droits de l’homme, qui dénonce “l’impunité” dont jouissent les auteurs de ces meurtres.

“Le gouvernement doit prendre des mesures fortes et urgentes pour mettre fin à ce flux continu de prétendus ‘meurtres d’honneur’….”, a déclaré la Commissaire des Nations unies sur les droits de l’homme, Navi Pillay. Car “il n’y a pas la moindre trace d’honneur à tuer une femme…”, a-t-elle ajouté.

En Inde, deux jeunes filles retrouvées pendues après avoir été violées

Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters

Deux adolescentes ont été retrouvées pendues à un arbre dans un village du nord de l’Inde après avoir été violées par cinq hommes, a indiqué jeudi 29 mai la police. Le suspect principal, un homme nommé Pappu, a été arrêté après le dépôt d’une plainte par des proches des deux victimes contre cinq hommes pour « viol en réunion », « meurtre » et « agression sexuelle de mineurs », a précisé la police.

Les deux adolescentes ont été retrouvées dans un village du district de Budaun, dans l’Etat de l’Uttar Pradesh. L’examen post mortem n’a pas encore déterminé si les deux jeunes filles – des intouchables (« dalits ») âgées de 14 et 15 ans – se sont elles-même pendues après leur agression ou si elles ont été pendues par leurs agresseurs. « Le rapport penche pour une pendaison avant la mort, ce qui signifierait que les jeunes filles se sont suicidées. Mais nous allons étudier tous les aspects de l’affaire avant d’en tirer une conclusion », a déclaré Atul Saxena, chef de la police de Budaun.

UN DRAME QUI RAVIVE LES PRÉCÉDENTS

Les familles des victimes et des habitants de villages ont protesté contre l’apathie de la police depuis la découverte des corps mercredi matin. Les chaînes de télévision indiennes montrent les villageois siégeant sous les corps des jeunes filles, encore pendues, pour empêcher les autorités de les enlever de l’arbre tant que tous les suspects n’auront pas été arrêtés. Les villageois accusent aussi un chef de la police d’avoir ignoré la plainte du père d’une des jeunes filles mardi soir, indiquant que les filles n’étaient pas revenues. Le policier a depuis été arrêté, et trois autres policiers suspectés d’avoir tardé à réagir ont été suspendus, selon le Times of India.

Ce drame met à nouveau en lumière la difficulté de prévenir les violences sexuelles en Inde, en dépit d’un durcissement de la loi et d’efforts pour changer les comportements envers les femmes après le viol en réunion et la mort d’une étudiante à Delhi fin 2012. Depuis, malgré des viols quotidiens, peu de choses ont changé. En début d’année, le viol en réunion d’une jeune fille dans un village reculé du Bengale-Occidental (est), sur ordre d’un conseil d’anciens qui s’opposait à sa liaison avec un musulman, avait à nouveau provoqué le débat.

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