La porno-pub et les jeunes.

La porno-pub et les jeunes.

La porno-pub et les jeunes.

Billet de Christian Delarue, 25 juillet 2012.

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/240712/la-porno-pub-et-les-jeunes

Le “consensus pornographique” (X Deleu) ne distingue qu’assez peu les
types d’exhibition de la sexualité. Il y a pourtant du soft et du hard
comme je l’ai écrit ailleurs. Il se préoccupe juste de l’impact sur les
mineurs. Et encore assez peu. Ces mineurs doivent être protégés car ils
n’ont pas les moyens, vu leur âge, d’intégrer et de replacer la charge
d’excitation mais aussi de dégoût (scènes homosexuelles (1),
sado-masochistes, et autres scènes du type sexe masculin trop gros) dans
un contexte qu’ils maîtrisent. Ne pouvant trier et donc choisir
l’excitation contre le dégoût ils restent soumis à la force de l’image.

Ils subissent la violence de la scène. Tout cela dépend de l’âge du
mineur, de son sexe aussi car les jeunes filles semblent moins attirées
par cela même si on constate une évolution. Ce n’est pas nécessairement
traumatisant ni invalidant pour de bons rapports sexuels à l’avenir.

Pour autant il ne faudrait pas non plus sousestimer l’impact négatif.

Aujourd’hui, selon Gérard Bonnet, la société est exhibitionniste et
voyeuriste, tout le monde participe plus ou moins à cette tendance,
c’est même ajoute-t-il indispensable si l’on veut s’imposer sur la scène
sociale, y trouver sa place, y exercer ses compétences. Mais cet
exhibitionnisme collectif de type social s’accompagne aussi d’un
exhibitionnisme sexuel. L’un va-t-il nécessairement avec l’autre ? Il
semble que oui notamment à cause d’une publicité dépréciative déployant
un imaginaire de violence.

Une certaine publicité peut en effet être assimilée à du “porno soft”
quand une scène sexuelle obscène et “hard” est mimée de façon
relativement claire alors que les “acteurs” sont par ailleurs habillés
(un peu au moins). Le code pénal interdit cela, en principe, si un
mineur peut la regarder. Reste à déterminer la “relative clarté” du mime
obscène.

La pornographie n’est pas de l’amour. Elle n’est au mieux qu’une
réduction, qu’un mime. Elle survalorise la vue contre la caresse. Mais
il existe une pornographie simplement exhibitionniste des corps (que les
célibataires pratiquent faute de relations amoureuses) et une autre qui
montre la violence et le plaisir que certains en retirent. C’est là que
démarre la dérive du sexe.

L’érotisme renvoie à l’amour avec une possible exhibition charnelle qui
n’en est qu’une composante alors que la pornographie renvoie
nécessairement à des réductions de l’érotisme.

Christian DELARUE

1) ce qui n’implique pas un refus ultérieur de l’homosexualité.

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