Beaucoup plus de femmes, mais le compte n’y est pas

Beaucoup plus de femmes, mais le compte n’y est pas

Beaucoup plus de femmes, mais le compte n’y est pas

Par GUILLAUME LAUNAY

C’est un record, mais ce n’est encore la parité : l’Assemblée élue le 17 juin compte 155 femmes, soit 26,86% du nombre total de députés. Celle élue en 2007 n’en comptait que 18,5%.

Les plus nombreuses sont au PS. Large vainqueur du scrutin, le parti, qui présentait 45% de femmes selon les pointages de l’Observatoire de la parité, avait davantage de chance de renouveler ses représentants. 106 députées socialistes ont donc été élues (soit 37,9% des PS). On compte également une MRC, trois radicales (dont la ministre Sylvia Pinel) et quatre divers gauche. A noter qu’après le miniremaniement, ce sont 26 députés qui sont désormais ministres (y compris le Premier). Ce qui va faire légèrement baisser le nombre de femmes dans un mois, quand les suppléants prendront leur place : neuf ministres femmes ont des suppléants masculins quand l’inverse est vrai dans sept cas (les autres étant de même sexe).

Sur 17 élus étiquetés EE-LV, neuf sont des femmes, soit près de 53%. Le mouvement écologiste présentait d’ailleurs exactement autant d’hommes que de femmes. Toutefois, tant que Cécile Duflot reste ministre, elle sera remplacée par sa suppléante, Danièle Hoffman-Rispal, qui est certes une femme, mais socialiste. Parité aussi (mais sur un plus petit échantillon) pour l’autre mouvement qui présentait presque autant d’hommes que de femmes, le FN, ou plutôt le «rassemblement bleu Marine», avec ses deux élus, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard (1). Le Front de gauche, qui a perdu des sièges, ne compte lui plus que deux députées sur dix élus : Marie-George Buffet et Jacqueline Fraysse.

L’UMP est encore plus loin du compte. Il faut dire qu’avec un quart seulement de femmes investies, l’ancien parti majoritaire ne pouvait pas espérer faire progresser leur place dans l’Hémicycle. Sur les bancs de l’Assemblée, où on ne verra plus Nadine Morano, Valérie Rosso-Debord ou Michèle Alliot-Marie, l’UMP ressemblera plutôt à un parti de mâles blancs : seules 27 députées ont été élues sous son étiquette, soit 14%. Mais ce résultat n’est rien à côté de l’exploit réalisé par les partis de centre et de centre droit. Sur 12 élus du Nouveau Centre d’Hervé Morin, 6 du Parti radical de Jean-Louis Borloo, deux Modem et trois centristes non affiliés, il n’y a aucune femme.

(1) L’ex-FN Jacques Bompard, également élu, a son propre mouvement, la Ligue du Sud

Les commentaires sont clos.