États généraux : LES DROITS DES FEMMES DANS TOUS LEURS ETATS ! – Invitation

États généraux : LES DROITS DES FEMMES DANS TOUS LEURS ETATS ! – Invitation

Etats Généraux les 3 et 4 décembre 2011 à la Bourse du travail de Bobigny

Nous sommes confrontéEs à une offensive sans précédent du gouvernement pour changer en profondeur notre société, balayant les acquis du mouvement ouvrier, de la Résistance, des mouvements sociaux.

La lutte contre la dette est devenue le crédo de nos démocraties
occidentales. Quelle dette ? Leur dette ! Pas celle des peuples, pas
celle des femmes, pas celle des milieux populaires, mais celle des
marchés financiers, cette dette qu’ils veulent nous faire payer afin
d’assurer les bénéfices de leurs actionnaires. Leurs subprimes, leurs
emprunts toxiques, nous n’avons pas à les payer ! Et pourtant ils le
veulent.

Notre société, qui résistait, qui était encore, peu ou prou, fondée sur
la solidarité, est aujourd’hui mise au banc des accusé-e-s, faisant,
soi-disant, obstacle à l’évolution de l’humanité. Leur évolution de
l’humanité qui équivaut au déploiement total de l’initiative privée,
contre l’intervention de l’Etat, contre le collectif, contre la
solidarité. Leur régression organisée, et c’est la démocratie qui est en
danger !

Ils s’attaquent aux services publics, opérant un démantèlement minutieux
et implacable. Les femmes sont en première ligne pour en subir les
conséquences, palliant, à tous les âges de la vie, la double absence
d’un service public de la petite enfance et celle d’un service public de
prise en charge des personnes âgées. Ou voient des Centres IVG qui
ferment dans la foulée dévastatrice de la loi Hôpital Patient Santé
Territoire (loi dite Bachelot).

Non contents de cet état de fait, ils s’attaquent aussi aux associations
auxquelles ils ont confié des missions de service public comme celles
qui soutiennent les femmes victimes de violences. Elles voient ainsi
leur spécificité niée et leurs subventions rabotées.

Le développement du chômage, du sous-emploi, des contrats atypiques, de
la précarité et de la pauvreté par le biais des politiques
ultralibérales touche les femmes en tout premier lieu. Inutile
d’épiloguer, on le sait maintenant : elles sont les plus pauvres, les
plus à temps partiel contraint et les moins bien payées. Leurs
qualifications ne sont pas reconnues !

Au niveau de la pensée, on voit valoriser des idées qui fleurent mauvais
leur pesant de réaction : remise en question de la théorie du genre,
promotion du mythe de l’identité nationale. La Droite populaire,
tendance créée dans l’UMP pour siphonner, comme en 2007, les voix du FN,
flirte dangereusement, avec délectation d’ailleurs, avec les thématiques
de ce dernier. Et qui dit réaction, dit en premier lieu remise en cause
des droits des femmes, l’Histoire le prouve à chaque instant !

Face à cette volonté de recul de civilisation, de refonte totale de
notre société, des voix s’élèvent, s’indignent, s’organisent. Dans de
nombreux pays de par le monde, de jeunes générations se lèvent, de
jeunes féministes aspirent à reprendre le flambeau de la résistance.

Pour lutter touTEs ensemble, il est essentiel d’analyser minutieusement
les effets de cette offensive et d’essayer de cerner au plus près les
changements de civilisation à l’œuvre. Nous avons besoin de réfléchir,
d’échanger, d’élaborer. Et de bâtir des résistances.

C’est pour cela que le Collectif National pour les Droits des Femmes
appelle à des Etats Généraux les 3 et 4 décembre 2011. Toutes et tous
ensemble nous élaborerons des Cahiers de doléances qui porteront bien
haut nos revendications et seront soumis aux candidatEs à l’élection
présidentielle. Nous définirons également des actions et des initiatives
nécessaires à la construction de rapports de forces décisifs.

Nous aborderons ensemble les thèmes suivants :

* Le droit des femmes à disposer de leur corps

Il faut encore et toujours se mobiliser pour défendre le droit à
l’avortement et à la contraception. Quels centres IVG voulons-nous pour
demain ? Les débats autour des questions de bioéthique, et notamment sur
les mères porteuses, mettent en évidence les attaques contre le droit
des femmes à disposer de leur corps. Le risque de marchandisation des
corps, sous prétexte de consentement et de liberté, est sérieux.

* La famille

Longtemps le modèle de la famille, contractualisée par le mariage, a été
construit sur la domination masculine. Aujourd’hui, avec ses nouvelles
formes, la famille est-elle toujours un lieu de subordination des femmes ?
Par ailleurs, longtemps défavorable aux femmes, le mariage a évolué.
Toutefois, revendiqué par le mouvement homosexuel au nom de l’égalité
des droits, n’est-il pas un retour en arrière, une sorte de désir
d’intégration ? Ne renforcerait-il pas le patriarcat et
n’oblitèrerait-il pas la revendication des droits individuels, garants
de l’autonomie de toutes et tous ?

* L’autonomie des femmes

Malgré des luttes de longue date et les lois successives, le travail
salarié des femmes n’est toujours pas pleinement reconnu, leurs
qualifications restant considérées le plus souvent comme des qualités
naturelles. L’inégalité des salaires et des retraites perdure, accentuée
par les temps partiels imposés et les contrats atypiques et précaires.
C’est encore à elles et à elles seules que revient de concilier vie
familiale et professionnelle, avec la prise en charge des enfants et des
personnes dépendantes ou en perte d’autonomie, et le travail dit
domestique. Il s’agit bien d’une double journée. La casse des services
d’accueil de la petite enfance (crèches, maternelles) et les projets de
loi en perspective, sur la perte d’autonomie et la dépendance, annonçant
la remise en cause de la Sécurité sociale, freinent encore leur accès à
un emploi de qualité et à des salaires décents.

* L’extrême droite

Conséquence de l’instrumentalisation délibérée par les politiques à
l’œuvre de discours ouvertement racistes et xénophobes, l’extrême droite
progresse sans obstacles. Il faut comprendre et analyser la situation
pour mieux faire barrage à ce qui représente un danger pour les droits
des femmes et la démocratie.

* Les violences faites aux femmes

L’actualité médiatique de ces derniers mois a de nouveau montré que les
mythes autour des violences faites aux femmes sont largement répandus
dans notre société. Faire connaître les violences faites aux femmes dans
toute leur complexité, leur typologie et leur signification dans un
système sociétal de domination masculine, est encore une tâche à
accomplir. Face à cela, force est de constater l’inefficacité et
l’absence de volonté du système judiciaire à appréhender les violences
dont nous sommes victimes comme elles devraient l’être : des délits et
des crimes contre notre intégrité !

* International : dominations, discriminations, cultures, religions,
femmes en lutte

Si nous nous réjouissons de voir tomber des dictatures par la seule
volonté du peuple, nous devons rester vigilantes : les Révolutions
arabes en cours doivent s’accompagner de réelles avancées pour les
droits des femmes ! Dans le monde des femmes s’organisent pour combattre
les dominations et discriminations et exiger leurs droits, le respect de
leur dignité, de leur liberté et leur place dans la vie publique.

Echangeons ensemble au cours de ces deux jours d’interventions, de
débats, de tables rondes.

Entrée avec repas le dimanche : 20 euros / 25 euros pour les
sympathisant-e-s -bienfaiteurs-rices/ 15 euros pour les étudiant-e-s,
chômeuses, chômeurs et titulaires du RSA

Entrée sans repas : 10 euros / 15 euros pour les sympathisant-e-s –
bienfaiteurs-rices / 5 euros pour les étudiant-e-s, chômeuses, chômeurs
et titulaires du RSA

S’inscrire à colcadac@club-internet.fr (chèques à l’ordre de la CADAC à
envoyer au 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris). Les inscriptions seront
prises en compte dès réception du chèque.)

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