CSW69 de l’ONU  : 30 ans après Pékin : « Un bilan préoccupant, des mobilisations indispensables »

CSW69 de l’ONU  : 30 ans après Pékin : « Un bilan préoccupant, des mobilisations indispensables »

 

Paris, le 7 mai 2025.

De retour de la 69ème session de la Commission du statut de la femme (CSW69) à l’ONU (New York), le Réseau Féministe « Ruptures » dresse un constat lucide et préoccupant : les avancées des droits des femmes dans le monde sont gravement menacées. Trente ans après l’adoption de la plateforme d’action de Pékin, les engagements internationaux se diluent dans un contexte de régressions inquiétantes, marqué par des tensions géopolitiques et le déclin du multilatéralisme.

La délégation française, forte de 200 membres, a vu pour la première fois la participation du MEDEF, reflétant une nouvelle orientation des partenariats institutionnels. L’absence de co-construction du rapport national avec les associations féministes, depuis la première présidence d’Emmanuel Macron, illustre un recul démocratique et l’affaiblissement de la prise en considération des voix des ONG.

La résolution finale, sans ambition et vidée de termes clés comme « gender parity », reflète la pression croissante des forces conservatrices et réactionnaires. Autre signal fort et particulièrement alarmant : la délégation états-unienne n’a pas hésité à réclamer le retrait du mot « femme » du texte. Les enjeux cruciaux comme les droits sexuels et reproductifs, la question climatique ou encore les violences systémiques ont été largement ignorés.

Les désaccords entre ONG et représentants étatiques français ont été manifestes : alors que les ONG mettent sur la table des concepts tel que « apartheid sexuel », le négociateur français oppose un refus juridique. Ce décalage incarne l’urgence d’une diplomatie féministe plus engagée.

Malgré ces dissensions, la CSW reste un lieu unique de rencontres, de sororité et de stratégie. Les ateliers organisés par la CLEF ont été riches en échanges, et l’intervention de cette dernière à la séance d’ouverture officielle – une première – marque une reconnaissance importante de notre engagement à l’international.

A l’issue de cette CSW, le Réseau Féministe « Ruptures » appelle à poursuivre les mobilisations, à renforcer les alliances entre mouvements féministes internationaux, à maintenir l’autonomie des luttes et à agir avec détermination pour défendre les droits des femmes face à la progression dans le monde du conservatisme, de la réaction, des mouvements masculinistes, de l’extrême droite et de la montée des intégrismes religieux.

Contact : Monique Dental

Tél : 06 73 44 78 65

monique.dental@orange.fr

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